100.000 humains ont marché à Bruxelles.
Nous y étions pour sortir de la violence, la vengeance et demander réconciliation de tous et pour tous.
Ce dimanche 15 juin 2025, dans les rues de Bruxelles, plus de 100.000 citoyens du monde ont défilé pour demander la paix au moyen-orient et la cessation immédiate des massacres en Palestine.
Comme chantait Jacques Brel : « Alors, pour un moment, pour un moment seulement…j’y crois… », on pouvait sentir qu’il y avait un rejet viscéral de la violence et une possibilité de solution au Moyen-Orient et dans le monde.
Plus de 100.000 personnes, femmes, enfants, hommes, fraternels les uns avec les autres, ont voulu interpeller les gouvernants (du monde autant que ceux de Belgique) pour demander de stopper la course absurde et immonde à la vengeance. C’était aussi un appel à arrêter la langue de bois et à arrêter de fermer les yeux.
En tentant de regarder plus loin, des réponses arrivent depuis des études comme celle relatée dans Un témoignage de Silo « Violence, vengeance et réconciliation » (Silo, 6 mai 2008 à Grotte, Italie), dont voici quelques extraits :
« … La culture dans laquelle nous vivons, nous convertit en objet utile ou inutile des désirs des autres ; dans un "dispositif de langages" en utilisant la définition des esclaves de Varro. Cette ignorance de notre vie humaine, de notre dimension (personne ne s’intéresse réellement à moi), cette chosification nous fait mal tout le temps.
Beaucoup investissent quantité d’énergie, de temps et d’argent, même si c’est avec un “saut à l’élastique“, pour s’assurer qu’ils sont encore vivants. Compenser cette impulsion pour cet être en permanence blessé et ignoré, avec le mécanisme de vengeance, nous habitue à utiliser le regard chosifiant, les autres me servent-ils à compenser ou non ma souffrance ?
Abandonner cette mécanique, ce circuit de souffrance qui se trouve dans la racine de notre culture, semble être une option uniquement pour ceux qui ont échoué totalement dans celle-ci. Pour tous les autres, il leur semblera qu’on veut leur enlever la récompense pour la souffrance et leur enlever le divertissement de la vie. Pour eux, ces réflexions sont inutiles. Mais nous verrons ce qui se passera quand cette culture, avec cette cascade des évènements, échouera complètement et que se déchirera le mince manteau de la “civilisation“, laissant à découvert la violence nue… »
Et pour conclure cette journée de marche pour demander la Paix en Palestine, effectuée ici à Bruxelles, je citerai encore Silo : « …il y eut certainement dans l’histoire humaine, des moments où le meilleur et le plus humain de nous-mêmes brilla comme une étoile et, le moment suivant, ceux-ci furent obscurcis par des nuages denses, plus proches de nos yeux. Sinon, comment pourrait-on expliquer la phrase qui est apparue, presque invariable, dans tous les coins de la Terre, à différents moments historiques, depuis des traits culturellement différents : “Traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent“.
C’est enfin un commandement qui n’est pas externe, qui n’est pas une morale menaçante, mais, la vision d’une personne qui réfléchit sur son propre comportement dans la vie. Cette compréhension dépasse le «je te traite tel que tu m’as traité» de la vengeance, et propose, face à la peur permanente des autres, l’intention et la construction d’une cohabitation dans laquelle j’ai confiance, et où je vais me rencontrer avec le meilleur de l’autre. Lorsque je connecte avec les meilleurs moments, avec mon intérieur et que je perçois l’être humain dans l’autre et en moi, lorsque je perçois et reconnais du sens dans le phénomène de la vie, alors, n’importe quelle forme de violence me semble absurde et une contradiction. Parce que la violence, sous n’importe quelle forme, est la chosification de la vie qui m’entoure : le monde est alors une collection d’objets qui, servent mes intérêts, ou bien si ce n’est le cas, ils sont à ôter de ma vue.
Nier la vie qui m’entoure à l’intérieur de mon horizon, signifie la nier en moi. Nier l’humain chez l’autre, nier son futur ouvert c’est me priver de ce qui pourrait me connecter avec l’autre. … »
Paix, Force et Joie
Equipe du Parti Humaniste de Belgique