Scandale Veviba : Viande avariée - Qui est responsable ?--
Gilles Smedts
03 Mars 2018
L'affaire débute avec une plainte venant du Kosovo en septembre 2016
suite à la découverte de viandes avariées provenant de l'usine VEVIBA
située à Bastogne. L'agence fédérale de la sécurité de la chaîne
alimentaire (AFSCA) remet un rapport aux autorités judiciaires le 07 octobre 2016. La Justice demande une perquisition le 28 février 2018, soit 17 mois plus tard. Suite à cette perquisition, le scandale éclate.
Les
autorités judiciaires ont mis le temps pour réagir, mais peut-on le
leur reprocher avec les moyens de plus en plus réduits en personnel,
finances, et matériel , suite aux mesures d'austérité du gouvernement ? Ministres
et députés parlent des défauts de fonctionnement de l'AFSCA. On
réclame même des démissions au sein de sa direction. Bien sûr, il y a
moyen d'améliorer le fonctionnement de l'AFSCA, mais ce n'est pas elle qui est responsable des faits reprochés à VEVIBA
(falsifications des dates de congélation de la viande, non-conformité
de 133 palettes de viandes sur les 200 contrôlées, déchets de viande
interdits retrouvés dans la viande hachée).Qui a donné les instructions pour ces malversations? Ne devrait-on pas plutôt demander la démission du conseil d'administration du groupe Verbist,
détenant 30% du marché belge de la viande et propriétaire de Veviba?
Nous avons le sentiment monstrueux d'omnipotence et d'impunité que les
puissants affichent tandis que la faute est renvoyée sur les
travailleurs, avec la complicité des média.Quant
aux grandes chaînes de distribution comme Colruyt et Delhaize, elles
ont bien sûr rompu la collaboration avec Veviba dès que le scandale a
éclaté. Mais n'ont-elles pas contribué à la fraude en demandant toujours
plus de viande à des prix plus bas à leurs fournisseurs. De
plus ce système se construit avec l'aide des finances publiques. Veviba à
obtenu un prêt préférentiel de 5,5 millions d'euros de la région
wallonne ainsi que 2,2 millions d'euros de primes à l'investissement.
Colruyt pour sa part élude « légalement » l'impôt en Belgique à
travers une filiale au Luxembourg nommée Colruyt Gestion. On voit que dans cette affaire, le grand capital est une fois de plus protégé, et on cherche à éteindre le scandale en faisant sauter quelques fonctionnaires de l'AFSCA.
Dans ce contexte, les décisions urgentes devraient être :
- rendre à la justice les moyens de faire son travail dans des délais rapides. Une Justice déficiente est le chemin le plus rapide vers l'impunité et la dictature.
- Poursuivre les vrais responsables de la fraude et récupérer les aides perçues.
- Saisir immédiatement l'outil industriel VEVIBA
en remboursement des prêts et aides aux investissements, pour créer
avec les travailleurs et les producteurs locaux une société
coopérative, garante d'un travail soigneux et une rémunération juste
Et nous consommateurs, nous pouvons dès aujourd'hui, retrouver le chemin du circuit court,
qui favorise les petits et moyens producteurs, les artisans et les
petits commerçants. Cela paraît à court terme plus onéreux. Mais eux, au
moins, n'éludent pas l'impôt. Ils contribuent à notre richesse
commune, à des produits de qualité, à notre systè¨me éducatif, de santé
et infrastructures diverses locales.
Nous avons tous à y gagner.
Parti Humaniste - Belgique
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