Nouvelle Sensibilité, « futuribles » et projet humaniste--

Javier Tolcachier (Pressenza) 15 Mai 2023

Dans le cadre du 9e Symposium international du Centre mondial d’études humanistes, qui s’est tenu entre le 28 et le 30 avril 2023, le chercheur et communicant Javier Tolcachier a présenté une dissertation sur le thème « Nouvelle sensibilité, futuribles et projet humaniste ».

Dans cet article, l’auteur aborde la thématique de ce qui s’est passé après les soulèvements mondialisés de 2011 et certaines des raisons pour lesquelles des changements fondamentaux n’ont pas eu lieu. Il explique l’asynchronisme entre les anciens paysages qui survivent dans la conscience humaine et les nouvelles réalités avec lesquelles cette même conscience doit interagir. Enfin, il propose, dans ce qu’il appelle les « lumières du futur », une série de paradigmes qui, selon lui, constituent des possibles à promouvoir, tout en suggérant des lignes d’action pour que la sensibilité humaniste avance.

Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de l’article.

Introduction

Il y a une douzaine d’années, un phénomène de protestations de masse a vu le jour et a semblé mettre en échec le système établi. Cette vague, qui a débuté en Tunisie et en Égypte, s’est rapidement propagée dans le monde arabe et dans différentes endroits sur la planète, ses manifestations les plus symboliques et les plus colorées étant le 15M en Espagne, les manifestations de la place Taksim en Turquie, la rébellion étudiante au Chili, les parapluies jaunes à Hong Kong et le mouvement « Occupy » aux États-Unis.

D’autre part, et peu après le départ de Silo (N.d.E. : septembre 2010), fondateur de notre courant, un groupe d’amis humanistes pressés de mieux comprendre les grandes tendances du monde et de situer notre travail dans le sens d’une adaptation croissante, avons entrepris la tâche entre novembre 2010 et septembre 2013, de préparer plusieurs études sur la situation actuelle.

Je voudrais consacrer ce texte à l’examen de ce qui s’est passé avec ces tendances et prédictions, et aussi à avancer dans une analyse qui nous permette de projeter des futures possibles, des « futuribles », ainsi que d’éventuelles images mobilisatrices.

La nouvelle sensibilité

Parmi les études que nous avons réalisées, l’une d’entre elles avait comme objet d’étude la Nouvelle Sensibilité et son possible développement (mai 2012).

Bien que nous ayons été positivement motivés par les révoltes avec les caractéristiques de phénomènes de masse, mondialisées, diverses et non-violentes, nous avions déjà déclaré à l’époque que, bien que la Nouvelle Sensibilité soit très présente dans ces mouvements de protestation, un phénomène ne devait pas être complètement identifié à l’autre. « Il y a d’autres façons d’incarner la Nouvelle Sensibilité, alors qu’il y a aussi des secteurs dans ces revendications qui ne participent pas nécessairement à la Nouvelle Sensibilité », avions-nous souligné.

L’une des conclusions de cette étude est que cette Nouvelle Sensibilité, alors naissante, avait la possibilité d’évoluer dans sa phase de développement, en prenant conscience d’elle-même, une possibilité que nous avons proposé de renforcer.

Dans une autre étude réalisée quelques mois plus tôt (octobre 2011), nous avons vu quatre scénarios possibles pour le futur :

a) La guerre, comme scénario extrême qui change le centre d’attention face aux conflits, en restructurant le panorama.

b) Des bouleversements sociaux et répression : contraste entre les bouleversements sociaux et un niveau plus élevé de répression, non seulement au niveau physique, mais aussi par le biais de différents types de violence.

c) Correction et continuité : face à la possibilité de conflit, des réformes plus ou moins profondes sont engagées, mais elles garantissent la continuité du même système.

d) Révolution / Phénomène spirituel psychosocial : seule issue en dehors du scénario de l’entropie. La structure même du système est modifiée, pour aller vers de nouveaux horizons. Possibilité de phénomènes psychosociaux qui déclenchent ou accompagnent un tel scénario.

Dans une étude ultérieure (septembre 2013), dont l’objet était l’analyse dynamique structurelle (voir ref. 1, ref. 2) de la situation psychosociale, nous sommes parvenus à la conclusion que « dans le scénario psychosocial actuel, des éléments antagonistes coexistent, tels que la survie de la croyance en une supposée « nature » humaine, ainsi que la reconnaissance de libertés et de possibilités qui sont en contradiction avec elle. »

L’étude du processus semblait donc indiquer une forte érosion de la croyance dans le matérialisme en tant qu’absolu et la proximité possible de l’irruption d’un nouveau moment historique par la modification de son paysage psychosocial.

Cette direction de l’humanisation, qui commençait déjà à se manifester comme un élément central d’une nouvelle sensibilité, promouvait de nouvelles formes d’organisation sociale, qui non seulement compensaient la destruction du tissu social et le registre de la solitude, mais tendaient aussi à transformer l’intériorité humaine en l’impliquant dans une structure intersubjective transcendante au naturalisme et à la chosification qui avaient émergé de la prééminence d’un « moi » purement individuel.

Cette nouvelle intersubjectivité, à son tour, a ouvert la porte à un contact renouvelé avec quelque chose de plus profond en chacun de nous, favorisant la croissance de nouveaux horizons spirituels.

Ce nouveau « nous » élargit et renforce les libertés dans un climat de fraternité, promouvant la transformation sociale et existentielle à partir de la conviction qu’elle ne peut être réalisée que par l’échange, la convergence et l’action de grands groupes humains.

Ainsi, nous avons conclu dans cette étude que « la tendance la plus importante à renforcer et qui contient l’aptitude révolutionnaire à modifier le paysage psychosocial actuel, est « la direction vers ce qui se fait en ensemble ».

Que s’est-il passé ensuite ?

Il est clair que les rébellions du début de la décennie, fortement alimentées par la crise financière conjoncturelle de 2007 et 2008 – à peine une anecdote dans le contexte de la crise systémique – ont ensuite conduit aux trois premiers scénarios décrits ci-dessus.

Texte sur l’image : Que s’est-il passé ensuite ?   Correction et continuité, Bouleversements sociaux et répression, Guerre. Et Révolution / Phénomène spirituel psychosocial ??

Ainsi, répondant à la variante de la correction et de la continuité, la Nouvelle Sensibilité, partiellement incarnée par ces révoltes mondialisées, s’est orientée dans certains cas vers l’institutionnalisation – toujours en vigueur aujourd’hui, bien que fortement déconsidérée – et certains de ses représentants ont même accédé au gouvernement, comme dans le cas de l’Espagne et du Chili.

Dans le sens annoncé de bouleversements sociaux et répression, typique de l’entropie d’un système fermé, les peuples se sont soulevés à nouveau à d’innombrables reprises, avec pour seule réponse la violence et les fausses conciliations.

Dans plusieurs cas, l’agitation sociale a été exploitée par des courants rétrogrades, soutenus par une partie de la population, comme aux États-Unis, au Brésil, aux Philippines, en Turquie, en Israël, en Hongrie, en Italie et dans d’autres gouvernements européens. Dans d’autres cas, ces mêmes troubles ont conduit à des événements qui ont servi des objectifs géopolitiques très éloignés des demandes et des besoins des peuples, comme les « révolutions de couleurs ».

Enfin, le système a continué à générer la mort par des conflits armés, notamment au Moyen-Orient et en Afrique, alimentant les caisses du complexe militaro-industriel, ce qui a conduit au conflit actuel en Europe de l’Est.

La question que nous nous posons à ce stade est de savoir ce qui a empêché le déroulement du meilleur scénario possible, à savoir un changement révolutionnaire dans la sphère psychosociale, c’est-à-dire une transformation libératrice de la structure de la conscience-monde.

Précisément, ce IXe Symposium du Centre mondial d’études humanistes y fait référence dans son texte introductif, lorsqu’il affirme : « Ce n’est pas qu’il n’y ait pas d’issue, mais en principe, nous sommes contraints de penser à l’intérieur de l’univers donné par les croyances de base du moment présent. Le substrat des croyances délimite ce qui peut être pensé, ce qui peut être imaginé, ce qui peut être perçu et compris et tend à fermer l’horizon de la mentation ».

En même temps, il est clair qu’il n’y a pas d’issues individuelles et, bien que toute action individuelle en direction de changements évolutifs ou transmutatifs ait un sens et collabore au progrès général, elle doit être encadrée dans un plan collectif et en processus pour contribuer réellement à la transformation nécessaire à ce moment historique.

Les tendances plus générales qui ont marqué cette époque n’ont pas changé de manière substantielle depuis le début du siècle, bien qu’elles se soient accélérées. Ainsi, entre autres, la concentration financière, la détérioration du climat, la technification numérique commandée par les multinationales et les fonds d’investissement, les fondamentalismes, la course aux armements, entre autres tendances, ont augmenté, mais des phénomènes évolutifs ont également pris de l’ampleur. Ainsi, la juste revendication de la parité hommes-femmes, l’action communautaire comme moyen de reconstruire le tissu social, la reconnaissance de la diversité humaine et la revendication de l’autodétermination, l’élargissement des options et des droits personnels et collectifs, les tentatives de croissance spirituelle, le multilatéralisme et le rejet du néocolonialisme, la multiplication des possibilités scientifiques et technologiques sont des phénomènes qui progressent indéniablement.

La lumière des étoiles

Avant les instruments de précision d’aujourd’hui, les navigateurs intrépides utilisaient les astres, principalement la position des étoiles, pour s’orienter.

Cependant, la lumière qui nous permet de les localiser, comme le sait tout étudiant, a voyagé de nombreuses années avant de se connecter à notre sens visuel. En d’autres termes, la réalité que nous percevons est anachronique par rapport à l’époque où le rayon lumineux a pris naissance.

Il en va de même pour le monde dans lequel nous vivons, qui est la projection de paysages psychosociaux antérieurs dont l’objet source n’existe plus aujourd’hui dans le monde extérieur, mais reste très vivant en tant que composante de la mémoire et de la représentation qui motivent l’action de nombreuses personnes aujourd’hui.

L’asynchronisme entre la conscience et le monde et la perspective générationnelle

Pour utiliser un terme technique, c’est comme si l’histoire avait un « retard », un décalage entre la nouvelle réalité à laquelle la conscience se rapporte et ce que les êtres humains vivent, interprètent et projettent à travers la médiation de paysages lointains.

De ce point de vue, il est très probable que les nouveaux paradigmes nés à cette époque, malgré l’accélération du tempo historique, n’entreront en vigueur qu’avec un certain retard. Un délai qui, à son tour, devrait être un peu plus court par rapport à d’autres périodes de l’histoire de l’humanité, ce qui est également favorisé par la mondialisation déjà en place.

Comme nous le savons, il existe un facteur différentiel dans cette expérience, à savoir l’appartenance à des générations différentes, dont les souvenirs ne sont pas les mêmes, pas plus que leur interaction avec le paysage auquel elles doivent se confronter au cours de leur vie.

Comme l’indique Silo dans le chapitre V du Paysage humain dans ‘Humaniser la Terre’ : Et voilà la distance que la dynamique du paysage humain impose à tout souvenir entretenu par un individu, par plusieurs individus, ou encore par toute une génération. Coexistant dans un même espace social, cette génération est
nimbée d’un tréfonds émotif semblable ! Ô combien on s’éloigne d’un accord concernant un objet, lorsqu’il est considéré par différentes générations ou par
des représentants de différentes époques qui coexistent dans le même espace !

D’autre part, il est nécessaire de prendre en compte le facteur de la composante démographique, dont la pyramide tend actuellement à se rétrécir dans les secteurs jeunes et à augmenter le vieillissement social, surtout en Europe, en Asie et dans certains pays d’Amérique latine, la mémoire des générations intermédiaires et plus âgées prenant plus de poids dans le scénario psychosocial.

À ces facteurs de résistance s’ajoutent l’opposition des pouvoirs établis et la mentalité coutumière des paysages culturels enracinés, qui empêchent souvent l’adoption de nouvelles habitudes.

Si nous pensons aux différents tournants de l’histoire au cours desquels des phénomènes nouveaux sont apparus, nous pouvons affirmer qu’ils ont été promus par des structures de conscience inspirées par des personnes courageuses, audacieuses et en avance sur leur temps.

Nous pouvons en déduire que pour l’expansion sociale de ces phénomènes menés par des minorités, il était nécessaire qu’un ensemble humain important se mette au diapason d’une structure de « conscience dans le besoin » ou de « conscience dans l’urgence », ce qui pourrait être la condition pour que de nouvelles réponses émergent en tant que facteur de perturbation.

Il n’est pas difficile d’imaginer que les situations de grande difficulté pour les ensembles humains et la vie, telles que les changements environnementaux graves, les famines, les pestes ou la violence généralisée, entre autres, ont favorisé l’installation massive de ce type de structure de ‘conscience dans le besoin’.

Il est également possible de reconnaître cet état massif et pré-révolutionnaire de la conscience, dans des périodes de détérioration progressive d’un système établi de valeurs, de croyances et d’usages sociaux caractéristiques de moments de décadence dans des cycles historiques prolongés.

De même, l’apparition d’évènements qui ne sont pas liés à des séquences logiques, tels que la découverte de nouveaux espaces, le contact avec d’autres formes de vie ou des événements similaires, pourrait être le déclencheur de crises positives et d’états mentaux d’ouverture à de nouvelles situations.

Dans un cas comme dans l’autre, nous pourrions assister aujourd’hui à des scénarios propices à l’harmonisation d’un grand nombre de personnes avec de telles structures de conscience.

Les lumières du futur

Sans remettre en cause la nécessité d’agir dans les scénarios actuels où les déficiences et les anachronismes de l’organisation sociale empêchent la libération des énergies nécessaires aux sauts transmutationnels dans la direction mentale collective, et compte tenu des facteurs évoqués, il est légitime de se demander quels sont les paradigmes à installer en ce moment pour qu’ils fonctionnent dans un futur proche, comment favoriser leur implantation dans le paysage psychosocial, comment imaginer leur projection progressive vers de nouveaux modes de coexistence, en profitant des tendances favorables et en dépassant les obstacles et les résistances observés.

Nous invitons surtout à un large débat afin de construire une sorte de catalogue de postulats, avec comme horizon d’action le caractère de conquêtes culturelles historiques pour l’espèce. Pour notre part, nous en suggérons quelques-uns qui, selon nous, dépassent les prisons actuelles de la pensée et constitueront des vérités mentales dans un futur pas trop lointain. Des vérités qui, à leur tour, seront supprimées dans leur moment d’inutilité par d’autres.

Texte sur l’image :  Les lumières du futur. L’intégration des différences. La conception historico-sociale de l’être humain. La création de sens et la recherche de l’indétermination comme dessein transcendant de l’humain.

 L’intégration des différences

Même si l’on prétend souvent que la synthèse est l’aboutissement de la complémentation de facteurs différenciés, il est fréquent de voir les eaux de la pensée stagner dans des voies dialectiques stériles.

Les connotations possibles de ce saut intentionnel d’accélération dans l’intégration des différences pourraient être les suivantes :

1. Le dépassement ou l’intégration de la dialectique entre matérialisme et idéalisme, définissant l’existant comme une combinaison d’énergies denses et subtiles.

2. L’intégration de la différence entre l’individuel et le collectif avec l’idée d’intersubjectivité, fusionnant la liberté et la solidarité comme des composantes indissolubles d’un seul horizon.

3. La complémentarité entre les êtres humains vers une Nation Humaine Universelle, avec les autres espèces vivantes et avec les autres formes de vie dans l’Univers.

4. La synthèse entre le terrestre et l’éternel, entre le monde subjectif et le monde intersubjectif ou social.

La conception historico-sociale et dynamico-structurelle de l’être humain

La compréhension croissante de la relation aux conditions d’un environnement d’objets et intersubjectif, place la pensée devant la certitude de l’influence mutuelle entre les individus et leur environnement.

D’autre part, l’absurdité de la conception statique de l’espèce humaine, dans laquelle prime sa composante naturelle, se heurte aujourd’hui à l’évidence abondante de profondes transformations que l’être humain a générées en très peu de temps dans son fonctionnement vital le plus intime.

Ainsi, situer l’idée de l’humain dans une matrice structurelle-dynamique de relations d’interdépendance permet de s’ouvrir à la possibilité d’une projection infinie de changements. Ou, en d’autres termes, à la transformation permanente comme essence radicale du phénomène humain, loin du déterminisme et très proche de sa liberté radicale.

La création de sens et la recherche de l’indétermination comme dessein transcendant de l’Humain

En accord avec la conception déterministe de l’humain, la mémoire sociale et historique s’est nourrie pendant des millénaires de l’idée d’un univers préconçu. Ce substrat pré-dialogal a exacerbé le sentiment de petitesse, d’insignifiance, facilitant les situations d’assujettissement et de soustraction ou de déni relatif de l’intentionnalité de la conscience.

L’espèce humaine a partiellement défié ces croyances, surmontant diverses limites, s’élevant en rébellion contre la menace de la mort, en tant que destin apparent et ultime défaite.

Cependant, malgré la force de l’avancée prométhéenne, l’idée d’être mentalement situé dans l’espace de l’indétermination et d’être créateur de sens cosmique reste pour nous une source d’instabilité. Pourtant, à partir de la potentialité démontrée en ce sens, il nous faudra franchir ce pas, en faisant de la vertu un destin choisi.

Comment favoriser l’établissement des lumières du futur dans le paysage psychosocial ?

Sur l’intégration des différences,

1. La recherche holistique de réponses intégrales et totalisatrices est de plus en plus évidente aujourd’hui. Les tentatives de combiner science et mysticisme, la complémentarité des différentes approches dans les soins de santé, l’interdisciplinarité en augmentation dans le monde académique et de la pensée, la recherche d’identités de genre androgyne dans les nouvelles générations, la compréhension de la nécessité de l’unité à partir de la diversité, en sont quelques exemples. Cet acte de conscience peut être approfondi (nous dirions radicalisé) dans le sens de l’intégration des différences apparentes, en débloquant l’enfermement des termes excluants et incompatibles.

2. L’enracinement profond de maximes de comportement et d’organisation sociale marquées par la non-violence et la non-discrimination.

3. La promotion à grande échelle de paradigmes humanistes, en sensibilisant à la nécessité d’adopter des valeurs et des besoins partagés tels que la paix, la liberté, la connaissance, des conditions de vie adéquates, les droits humains, afin que ces contenus puissent être intégrés dans des scénarios psychosociaux.

4. La génération des enceintes de relations humaines cordiales, aimables et solidaires en tant qu’expériences empiriques du nouveau monde et de la nouvelle mentalité.

5. Les expériences psychosociales de communion, telles que celles réalisées dans des environnements chargés de spiritualité convergente.

Par rapport à la conception historico-sociale et dynamico-structurelle de l’humain, les nouveaux horizons de croyance peuvent devenir des piliers fondamentaux en :

1. Soulignant l’évidence des changements de comportement d’un même phénomène dans des environnements différents, ce qui met en évidence l’importance de la relation entre une entité et son environnement.

2. Nourrissant les expériences de commotion interpersonnelles et sociales, qui permettent de déplacer le point de vue du « je » vers le « nous ».

3. Exercant des changements dans notre façon de voir le monde dès le plus jeune âge, en promouvant le développement d’un regard élastique et flexible et en nous rendant conscients des changements effectués.

4. Contribuant, sauvant et développant des propositions de transformation de l’environnement qui prônent la possibilité de changer à la fois le monde perçu et la conscience qui le perçoit.

5. Célébrant le changement comme une valeur et un objectif permanents.

En ce qui concerne la création intentionnelle de Sens et la recherche de l’indétermination en tant que dessein transcendant de l’humain, nous imaginons comme voies possibles, parmi beaucoup d’autres :

1. Renforcer l’enthousiasme pour la rébellion au-delà de ce qui est factuel ou établi comme tel.

2. Exercer notre regard sur les multiples alternatives à chaque carrefour.

3. Vivre la conscience et le monde comme des champs d’expérimentation et d’aventure.

4. Formuler des images et des projets qui nous permettent d’orienter notre conscience vers de nouvelles actions.

5. S’émerveiller de l’acte de conscience comme créateur de réalités.

6. Donner un sens épique, mythique et mystique à l’action humaine.

Dans tous les cas, il est clair que le nouveau monde est déjà en train d’émerger et qu’il est essentiel d’identifier, de mettre en évidence et de renforcer les lumières du futur, qui se mêlent à celles provenant des moments historiques précédents.

Il s’agit avant tout d’être ouvert à la compréhension et à l’interaction avec les nouvelles générations, en essayant d’examiner dans le fond de leur action (ou de leur inaction apparente) les lumières du futur.

Pour ce faire, il est important de dépasser les schémas d’interprétation dépassés et de saisir les possibles sens évolutifs dans leur manifestation complexe.

Par exemple, lorsque nous observons une certaine « inaction » ou « passivité » juvénile, loin de considérer le phénomène à partir d’une critique dépassée, nous pouvons l’interpréter comme un possible entraînement collectif vers des formes d’action différentes, comme un vide face à des options de vie incohérentes et absurdes telles que celles offertes aujourd’hui par le système, mais aussi comme une ouverture vers des modes de vie moins laborieux et plus confortables, dans lesquels la production sociale et les progrès technologiques doivent être socialement distribués en vue du bien-être de toutes les personnes, sans dépendre des efforts individuels dans cette direction.

Images pour l’action

En synthèse, nous pouvons identifier au moins trois niveaux pour notre action :

1. Soutenir fermement tout processus collectif qui, même de manière imparfaite, aide à surmonter les lacunes et les anachronismes de l’organisation sociale, en poussant à la libération des énergies nécessaires aux sauts transmutatifs dans la direction mentale collective.

2. Développer des actions tendant à favoriser la mise en place collective de paradigmes du futur, même si, en raison de la logique propre à l’interaction des paysages, les résultats immédiats ne sont pas observés, ni ne se produisent à l’identique de la manière dont ils ont été formulés.

3. Identifier, mettre en évidence et renforcer les lumières du futur qui existent déjà dans ce temps historique, en mettant l’accent sur celles qui se développent dans le paysage collectif des nouvelles générations.

 

Rien de plus, merci beaucoup d’avoir accompagné la présentation.

Javier Tolcachier (article venant de Pressenza)

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